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Laure Mondet
Responsable de la communication
Communiqué de presse commun Unaf - CIAAF
Voir tous les CPAlors que le Premier ministre annonce vouloir faire de la santé mentale la Grande Cause Nationale en 2025, le CIAAF tient à rappeler que les 5 millions d’aidants de personnes vivant avec des troubles psychiques font partie de ceux qui sont le moins reconnus, leurs besoins spécifiques étant pour la plupart méconnus, voire ignorés. Cette “Grande Cause Nationale” DOIT s’accompagner d’une reconnaissance et d’une amélioration du soutien et des droits des aidants. De telles avancées sont inenvisageables en l’absence de résolution de la pénurie actuelle de professionnels de l’aide à domicile.
Il y a un an, le CIAAF (Collectif inter-associatif des Aidants familiaux) alertait déjà sur les conséquences de la crise des métiers du soin et du prendre soin sur les aidants ainsi que sur les personnes aidées (CP du 03/10/2023). Le CIAAF constate aujourd’hui que la situation n’a pas évolué. En raison d’une pénurie de professionnels à domicile et en établissement médico-social, ce rôle d’aidant continue de s’imposer à celles et ceux qui l’endossent, au prix de leur santé et de leur vie personnelle et professionnelle.
Victimes collatérales de la crise des métiers du secteur médico-social, les aidants ont été les premiers à alerter sur ses conséquences. Comment se peut-il qu’une mère dise “je me fais mal, mais tant pis, il faut bien que je le fasse” car elle ne trouve personne qui soit formée pour la pathologie de son fils ? Que répondre à cette mère qui nous dit que “j’ai notamment dû demander des arrêts de travail car les horaires des auxiliaires de vie étaient non compatibles avec mon travail” ?
Les personnes aidées ressentent également l’impact de ce manque de personnel. Que dire à cet homme en situation de grande dépendance qui nous précise qu’il “stresse de ne pas savoir qui vient le lendemain” ? A ce fils qui dit “ce n’est pas une vie, que ce soit pour elle ou moi” au sujet de sa mère ayant arrêté son activité professionnelle en raison de la difficulté à trouver des auxiliaires de vie ?
Des aidants à bout, en raison de leur isolement et des responsabilités qui pèsent sur eux, sont un risque pour eux-mêmes ET pour la personne aidée.
Dans un contexte de recherche d’économies au sein de notre système de santé et de solidarité, l’apport des aidants familiaux joue les variables d’ajustement de manière invisible. Il pourrait paraître naturel de venir en aide à sa famille et ses proches mais la plupart du temps, cet engagement répond de fait à une obligation due à la carence ou l’absence d’aides humaines professionnelles.
Un an après l’annonce de la 2nde Stratégie « Agir pour les aidants » 2023 – 2027, le CIAAF déplore que tous les travaux n’aient pas été engagés. Le CIAAF demande que son Comité de suivi soit réuni d’urgence pour travailler effectivement à la mise en œuvre de la Stratégie.
Le CIAAF exige d’urgence du gouvernement une réforme structurelle du secteur de l’aide humaine, des métiers du soin et du prendre soin. La prime des “oubliés” du Ségur est loin de suffire à pallier le manque d’attractivité de ce domaine professionnel.
Le CIAAF demande également aux départements une revalorisation des plans d’aide, particulièrement sur l’attribution des heures d’aide humaine par des professionnels formés, afin de favoriser le répit des aidants et de respecter les droits des personnes aidées, notamment celui d’avoir des services adaptés accessibles et de qualité, tel que le prévoit l’article 19 de la Convention relative aux droits des personnes handicapées (CDPH).
Le CIAAF rappelle que la première aide pour soulager les aidants est de privilégier l’accompagnement, par des professionnels, des personnes malades, en situation de handicap ou dépendantes du fait de l’âge. En l’absence d’une aide humaine professionnelle, formée et de qualité, c’est non seulement la santé et l’épanouissement des aidants qui sont sacrifiés, mais aussi la possibilité pour eux et pour la personne aidée de faire leurs propres choix.
IL FAUT AGIR VITE !
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